Lors du forum organisé par l’Argus de l’Assurance le 6 octobre dernier à Paris, les professionnels de ce secteur ont clairement affiché leur souhait de mettre rapidement fin au dépassement tarifaire. Quelques intervenants ont même proposé quelques pistes de solution. À quoi doivent s’attendre les assurés ?
Des difficultés évidentes
Les différents conférenciers ont évoqué les problèmes rencontrés par les acteurs du secteur de l’assurance-construction. Ceux-ci relèvent de plusieurs facteurs plus ou moins importants.
- Jérémie Garrot, directeur général adjoint à L’Auxiliaire, a révélé que les entreprises du domaine subissent encore les effets tarifaires liés à la réglementation « Solvabilité 2 ». Le rendement de leurs produits financiers a baissé alors que la loi leur impose de constituer des fonds propres plus conséquents.
- Quant à Philippe Kerneis, directeur technique construction à Albingia, il pointe des provisions sous-estimées en raison de l’insuffisance des données disponibles sur la sinistralité.
- Par ailleurs, la pandémie liée au coronavirus a ébranlé l’assurance tous risques chantiers. L’arrêt des chantiers et les faillites d’entreprises de construction vont certainement se répercuter sur les taux et les primes d’assurance.
Si la hausse des tarifs de l’assurance semble inévitable prochainement, les sociétés de constructions peuvent encore souscrire à l’assurance décennale obligatoire à un prix exceptionnel.
Des réflexions en cours
Dans le souci de rééquilibrer leurs comptes sans mettre en péril les assurés, les professionnels du secteur explorent également d’autres pistes de solutions. Jérémie Garrot propose de perfectionner les modèles actuariels de l’assurance-construction. Cela implique une sélectivité des acteurs du BTP à assurer. Cela revient à trouver le juste équilibre entre la mutualisation des risques et la segmentation individuelle. Selon Philippe Kerneis, les assureurs doivent faire preuve de prudence pour éviter que les sociétés de construction délaissent l’assurance ou se tournent vers les assureurs LPS exotiques. Par ailleurs, les compagnies souhaitent mieux exploiter le machine learning pour recueillir davantage d’informations sur la sinistralité.